''Rodin, L'exposition du centenaire'' est à voir jusqu'au 31 juillet au Grand Palais. Pour en savoir plus sur le regard que pose l'exposition sur le père de la sculpture moderne, c'est ici!
A l'occasion du centenaire de la mort d'Auguste Rodin (1840-1917), le Grand Palais vous propose de découvrir un nouvel aspect de l'oeuvre de cet artiste protéiforme en convoquant également ses collectionneurs ou encore ses contemporains. Nous avons posé 3 questions aux commissaires de l'exposition, Catherine Chevillot, directrice du Musée Rodin, et Antoinette Le Normand-Romain, conservateur honoraire du patrimoine pour vous en dire un peu plus sur ce que l'on vous prépare !
Rodin. L’exposition du centenaire n’est pas une rétrospective mais elle présentera le parcours de ce grand sculpteur en regard de beaucoup d’autres artistes. Vous pouvez nous en dire plus ?
Le propre des artistes comme Michel - Ange ou Rodin est que leur portée dépasse la période de temps durant laquelle ils ont vécu et travaillé. Chaque génération de « regardeurs » a cherché dans l’oeuvre de Rodin des réponses aux questions auxquelles ils avaient à faire face. C’est pourquoi il nous paraissait indispensable d’inclure dans l’exposition du centenaire ces regards qui ont sans cesse « réinventé Rodin ».
D’abord pour les jeunes sculpteurs des alentours de 1900, Rodin a été celui qui « a rendu la vie à la sculpture ». Sa virtuosité dans le modelage, associée à une sensibilité exacerbée et à un acharnement à exprimer « l’intérieur de l’homme » a permis à la génération du début du XXe siècle de s’affranchir des modes de représentation qui pesaient sur les héritiers du classicisme (David, Ingres) ainsi que sur les tenants du réalisme (Courbet, Millet). Enfin, les résurgences de l’expressionnisme à partir de 1945 sont presque toutes un détour ou un retour vers Rodin, qu’il s’agisse de l’art intense, voire angoissé, d’un Giacometti ou d’une Germaine Richier, d’un travail lyrique comme celui d’un De Kooning ou de la création des « nouveaux fauves » allemands comme Baselitz ou Lüpertz.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos choix concernant l'organisation de l'exposition ?
Le parcours a été déterminée à la fois par le fil conducteur de l’exposition – une réinvention de la sculpture qui a marqué les générations suivantes - et la disposition des galeries du Grand Palais.
Ainsi, l’exposition comporte-t-elle trois parties dont les deux premières correspondent aux deux grandes phases de la carrière de l’artiste : Rodin expressionniste et sa volonté de faire parler les corps, en lien avec la Porte de l’Enfer, puis Rodin expérimentateur et ses recherches sur la forme pour revenir à l’essence même de la sculpture en la débarrassant notamment du sujet.
Dans la troisième et dernière galerie, consacrée à la manière dont la sculpture du XXe siècle s’est réapproprié l’expressionnisme, Rodin n’est plus présent qu’à travers le seul Homme qui marche, oeuvre qui, en marquant très fortement une nouvelle approche de la sculpture, a ouvert la voie au XXe siècle. Chacune de ces trois parties comporte aussi trois registres : Rodin / le regard du public et notamment des collectionneurs / son influence sur les artistes plus jeunes.
Comment exposer Rodin ? Lumière et socle sont essentiels dans la présentation de ses créations. Quels ont été les partis adoptés pour cette exposition ?
Nous savons que Rodin aimait les parois claires et une lumière naturelle abondante et qu’il souhaitait que l’on puisse tourner autour de ses oeuvres. Ses souhaits ont été respectés dans la mesure du possible. Les fenêtres des deux galeries qui en possèdent ont été ouvertes. Pour les murs une gamme colorée a été choisie pour mettre en valeur la nature du matériau. La scénographie proposée par l’architecte Didier Blin nous a paru adaptée à la présentation de la sculpture pour plusieurs raisons. Sa simplicité d’abord, évite que le regard soit sollicité par de multiples effets ou matériaux et concentre le regard sur les sculptures, ses effets de masses ou d’épiderme, ses jeux de volumes et d’échelles. Enfin, dans la mesure où les espaces le permettaient, le rapport entre sculpture et architecture du bâtiment a été exploité : le visiteur découvrira un plâtre de la Porte de l’Enfer à la sortie de la première galerie, véritable choc monumental après avoir observé de près les multiples petites figures qui en sont issues.
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