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Janvier 2022
Le chantier du Grand Palais, Paris, 2022
A l’orée du XXe siècle, alors que le concours d’architecture pour l’édification du Grand Palais bat son plein, les villes et les nations européennes tombent sous le charme d’un art très en vogue : celui de la sculpture.
Partout, l’intérêt est tel que l’on parle de « statuomania » ; l’État passe des commandes publiques, les musées achètent les œuvres récompensées au Salon, les villes font la promotion des sculpteurs locaux… Érigé pour l’Exposition universelle de 1900, le Grand Palais ne déroge pas à la règle – entre ses colonnes, sur ses façades et ses sommets, près de mille statues et reliefs s’offrent au regard des flâneurs. Parce qu’il s’agit d’un monument national, les statues du Grand Palais sont vectrices de messages forts qui reflètent l’esprit de ce début de siècle : elles célèbrent le soutien de la IIIe République au monde des arts.
Allégorique, de style académique, la statuaire du Grand Palais illustre ainsi les beaux-arts – la peinture et la sculpture bien sûr, mais également la musique, la poésie, la gravure… Le principe de symétrie sur lequel repose l’architecture classique du monument influence l’agencement et la symbolique des statues, qui forment pour la plupart des paires, créant une narration dont le fil se déroule avec harmonie tout autour du bâtiment.
Cette célébration des beaux-arts est doublée d’une mise en perspective de l’art et du « génie » français qui, en 1900, veut s’inscrire dans la continuité de grandes civilisations antiques. Des séries de statues évoquent, entre autres, les arts asiatique, égyptien, grec et romain. Mais les ornements véhiculent aussi les idéaux de paix et de progrès qu’inspire l’entrée dans un siècle nouveau et auxquels la nation française aspire ; Apollon vainc ainsi la Discorde, la Science est en marche contre l’Ignorance et l’Inspiration est guidée par la Sagesse.
Fragilisé par les intempéries et les aléas du temps, cet ensemble ornemental exceptionnel se trouvait, jusqu’en 2021, dans un état de dégradation avancé. La mise sous filet de certaines sculptures avait même été rendue impérative en 2018. La statuaire est désormais en cours de restauration, sous les mains d’artisans qui, jusqu’en 2023, nettoieront et répareront les groupes sculptés et les reliefs grâce à un savoir-faire minutieux, de pointe et parfois séculaire. Ils et elles nous livrent aujourd’hui leur expérience de la vie sur ce chantier de restauration hors du commun.
Fonds Henri Lemoine, Grand Palais en construction, 1900
Entre 1897 et 1900, une cinquantaine de sculpteurs est employé sur le chantier de construction du Grand Palais, aux côtés de compagnons tailleurs de pierre et d'ornemanistes. Si les sculpteurs du monument sont renommés, aucun d'entre eux ne fait partie des artistes les plus en vogue de l'époque tels que Bourdelle ou Rodin. Le contexte est pourtant prestigieux et contrairement aux autres édifices conçus pour l'Exposition universelle, le Grand Palais est fait pour durer. Mais soumettre son style à celui de l'architecture du monument et aux exigences des commanditaires est un trop grand sacrifice pour les artistes qui connaissent un franc succès. Car chaque auteur doit fournir un projet miniature avant toute réalisation ; celui-ci, conçu en plâtre, est alors soumis à l’approbation des commanditaires… Au risque d’être refusé.
Une fois approuvées, les sculptures sont réalisées dans leur grande majorité sur place. La pierre utilisée provient des carrières de calcaire de Lavoux, situées dans la Vienne – un calcaire dur, au grain fin et régulier. Les blocs arrivent par voie fluviale, en contre-bas du chantier ; ils sont d’abord dégrossis à la scie, puis élevés par l’intermédiaire d’une grue pour être placés et fixés grâce à des méthodes de maçonnerie. Pour protéger les sculpteurs sur le chantier et limiter les chutes de débris de pierre, des cabanons en bois sont construits autour des blocs de calcaire. Des braseros y sont même installés pendant l’hiver 1899 pour prévenir l’éclatement de la pierre face au gel. Les conditions de travail dans les cabanons sont difficiles : l’absence de lumière, l’omniprésence de la poussière et le manque de recul rendent parfois le quotidien des sculpteurs ardu.
Consulter le dossier pédagogique Les sculpteurs du Grand Palais
Le GrandPalaisRm a proposé à Maylis de Kerangal d’écrire la chronique du chantier de restauration du Grand Palais. Tous les trois mois, en témoin privilégié, elle se rend sur le chantier pour en suivre le mouvement et en rapporter un récit. En savoir +
Écoutez un extrait de sa deuxième chronique, lue sur les ondes de France Culture, dans la séquence « Affaires en cours » au sein de l’émission « Affaires culturelles » d’Arnaud Laporte.
Fondé en 1935, Domaine Clarence Dillon regroupe plusieurs domaines viticoles en France. Voisin du Grand Palais, Domaine Clarence Dillon a souhaité soutenir la restauration de la statuaire du monument, plus particulièrement celle de dix statues situées sur la façade avenue Franklin Roosevelt. Prince Robert de Luxembourg, Président de Domaine Clarence Dillon, répond ici à trois de nos questions.
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