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Décembre 2021
Un chantier qui bat son plein
Le chantier du Grand Palais, Paris, 2021
Après de nombreux mois de préparation et un événement de clôture orchestré par le chorégraphe Boris Charmatz, le Grand Palais a fermé ses portes en mars 2021.
Si ses espaces restent clos aux visiteurs, la vie au cœur du monument est loin de s’être arrêtée et le chantier bat désormais son plein : depuis son démarrage, 114 entreprises agréées sont intervenues et près 290 personnes (compagnons, encadrants, personnels de sécurité, architectes et ingénieurs) évoluent quotidiennement dans le bâtiment – sur les toits, les façades, les verrières, dans le Palais d’Antin ou sur les balcons de la Nef.
Divisé en cinq zones, le chantier a démarré simultanément en plusieurs endroits : la façade et la statuaire sont en cours de nettoyage et de restauration, grâce à une technique d’hydro-gommage pour la façade et de sablage pour les sculptures. Cela explique la présence d’échafaudages, qui seront déplacés tout autour du bâtiment au fur et à mesure de l’avancée du travail des tailleurs de pierre, sculpteurs et restaurateurs ; sur la verrière du Grand Palais, des travaux de remise aux normes de l’étanchéité sont effectués par des ouvriers cordistes ; dans la Nef, la majeure partie des garde-corps de balcon en fer forgé a été déposée pour être restaurée en atelier.
Il s’agit de la première étape des travaux de ferronnerie, qui auront surtout lieu dans la Nef – portes, rambardes, escalier d’honneur – et s’étaleront sur trois ans ; dans l’ensemble du bâtiment, d’importantes opérations de curage se déroulent par ailleurs. Elles permettent de mettre les espaces à nu, de les nettoyer et de révéler les éléments architecturaux qui avaient été recouverts au fil du temps et des aménagements successifs.
Prêts à plonger dans l’univers du chantier ? Découvrez les premiers contenus ci-dessous !
Le chantier en photos
La restauration des sculptures s’effectue grâce à un nettoyage à sec, autrement appelé sablage, ou gommage. De très fines poudres, invisibles à l’œil nu, sont projetées sur la pierre pour la nettoyer des organismes végétaux, empoussièrements ou concrétions qui s’y logent au fil du temps. Pour éviter la diffusion des poussières sur les échafaudages et les toitures, des cabanes hermétiques sont installées autour des groupes sculptés. Ces zones sont ensuite nettoyées et aspirées, avant le dévoilement des statues.
Les opérations de curage en cours dans tout le bâtiment ont permis de révéler des éléments architecturaux qui étaient jusqu’alors recouverts. D’importantes surfaces de mosaïques dont on ignorait l’existence ont ainsi été découvertes ; dans le bâtiment intermédiaire, des décors d’origine sont aussi réapparus derrière les faux plafonds.
Dans le Palais d’Antin, les éléments de scénographie du Palais de la découverte ont été déposés, et les espaces entièrement nettoyés dans la perspective des opérations et aménagements à venir.
L’importante phase de curage permet au bâtiment de retrouver ses volumes d’origine et de révéler une architecture plus lisible, libérée des ajouts qui ont eu lieu au fil du siècle. L’architecture de Pierre Vivien se révèle, offrant une meilleure compréhension de l’histoire du Grand Palais.
Près de 80% des garde-corps présents sur les balcons ont été démontés. Déposés en plusieurs morceaux, les garde-corps sont d’abord nettoyés de toutes leurs couches de peintures ; les éléments de décoration abîmés par le temps sont redressés, et, pour certains, remplacés. Après une remise en peinture ils seront posés de nouveau dans la Nef. Ces opérations, réalisées à la main, conservent autant que possible la matière originale, dans l’esprit de l’époque.
S’étendant sur près de 17 500 mètres carrés, la verrière du Grand Palais est la plus grande d’Europe. Des opérations visant à renforcer l’étanchéité de la charpente métallique sont en cours, grâce à l’intervention d’ouvriers cordistes qui se déplacent jour après jour sur les volumes de cet océan de verre.
Les échafaudages aujourd’hui installés sur la partie est du monument permettent la restauration des éléments de décoration qui composent la façade : groupes sculptés, ornements, pots-à-feux… Ils seront déplacés étape par étape tout autour du bâtiment durant les deux prochaines années, afin que la totalité des opérations concernant la façade puissent avoir lieu.
Depuis le 16 septembre, les promeneurs peuvent découvrir l’œuvre de l’artiste Nayel Zeaiter installée sur la palissade qui entoure le Grand Palais. Formé aux Arts décoratifs de Paris, Nayel Zeaiter tente de perpétuer et d’entretenir le genre de la peinture d’histoire. Son travail oscille entre œuvres grand format et réalisations éditoriales au sein des Éditions Comprendre qu’il a créées en 2011.
