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Les plaisirs champêtres à quelques kilomètres de Paris attirent les parisiennes, "jeunes filles en fleurs", en quête d'une échappée belle, en pleine nature. C’est ce sujet nouveau dont les peintres se saisissent pour inventer une peinture qui parle aux sens !
Les peintres profitent de cet élan féminin vers la campagne pour inventer une peinture sensorielle, « qui parle aux sens et non plus simplement à la pensée », comme l’écrit l’écrivain Yvan Jablonka dans son article Les citadins à la campagne, paru sur le site Histoire par l’image.
Les scènes bourgeoises se multiplient sur les toiles faisant écho à l’exode rural éphémère des familles parisiennes ; elles se déplacent le temps d’une parenthèse bucolique dans la proche campagne pour y goûter les plaisirs du canotage, de la pêche, y cueillir des fleurs sauvages, ou encore se laisser bercer par une balançoire. Il ne s’agit pas de partir bien loin ; Montmartre pour les citadins est un lieu résolument champêtre qui permet d’échapper aux travaux urbains du Baron Haussmann.
Ces scènes pittoresques fleurissent sous le regard à la fois tendre et amusé de Monet, Sisley, Renoir… Ils cherchent à saisir la fugacité d’un bonheur simple et rustique. Comme le dit si bien Renoir : « un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui jolie ! ».
Une sensualité à fleur de peau...
La jeune Jeanne qu’il peint en 1876, dans le jardin de la maison où il vient de s’installer, rue Cortot, à Montmartre, met en abyme cette pensée. N’est-elle pas « une jolie chose » à regarder sur cette balançoire ? Loin de l’atelier de couture où elle travaille la semaine, elle s’adonne ici aux plaisirs de la balançoire sous le regard complice des deux hommes qui l’accompagnent. Nul érotisme ici, à la différence de la célèbre escarpolette de Fragonard ; la présence de l'enfant l'interdit. Mais convenons qu'une certaine sensualité émane de la désinvolture de la jeune femme dont la pose naturelle invite au badinage.
Scène de plein air peinte sur le vif, elle définit à elle seule ce qu’est l’impressionnisme : le travail sur les couleurs sublime celui sur la lumière. Le camaïeu de rose, bleu, vert et jaune qui compose l’harmonie d’ensemble filtre la lumière qui émaille par petites touches chaque élément du tableau. Au loin perce une tache rouge, celle de la cravate cramoisie du personnage à l’arrière-plan, qui attire alors le regard. La scène gagne en profondeur et révèle un autre groupe de flâneurs, au centre duquel une autre femme, sorte de double projeté de Jeanne, rayonne de blanc.
Pour prolonger cette lecture du tableau de Renoir, lisez l'analyse qu'en fait le site richement documenté Panorama de l'art.
Zola dont on connaît le goût pour la peinture, et son amitié avec Manet, retranscrira dans Une page d’amour cette scène galante, d’autant plus sensuelle qu’elle est pleine d’innocence… en apparence ! Le romancier révèlera ligne après ligne la sensualité suggestive de la scène peinte par Renoir, en faisant s’envoler les jupons de Jeanne, devenue Hélène dans le roman, et toute sa pudeur. Car c’est bien l’ivresse des sens qui est tout entière contenue dans la pose faussement sage de Jeanne ; une pose qui rappelle celle de la statuaire antique ; Jeanne-caryatide, qui ne demande qu’à s’animer sous l’impulsion de la balançoire…
"Hélène montait ; à chaque vol, elle gagnait de l’espace. Mais le rythme gardait une gravité. On la voyait, correcte encore, un peu sérieuse, avec des yeux très-clairs dans son beau visage muet ; ses narines seules se gonflaient, comme pour boire le vent. Pas un pli de ses jupes n’avait bougé. Une natte de son chignon se dénouait". Zola, Une page d'amour, extrait.
De jeunes femmes en fleurs
Ce rouge de la cravate, c’est celui que l’on retrouve dans Les Coquelicots de Monet ; c’est le rouge d’une vitalité retrouvée dans les champs de fleurs !
Les deux jeunes mères et leurs fils, au premier et arrière-plans sont comme immergés dans le paysage champêtre vallonné. Le ciel est séparé de cette mer verdoyante pailletée de vermillon, par une rangée d’arbres plus sombres, et faisant à peine apparaître au milieu de la frondaison une maison, témoin de cette scène naturelle… Le spectateur se fait "voyeur", s’invitant dans cet abandon des sens : la jeune femme du premier plan recherche une solitude certaine, comme une échappée belle, loin du regard de la société ; la maison est très loin, l’ombrelle ne sert plus à rien, l’attitude du corps est souple et comme relâchée… C’est la spontanéité de cette scène que Monet a su si bien rendre par ce premier plan plongeant qui s'apprête à faire sortir du cadre la jeune femme à l’ombrelle bleue, happée par l’ivresse du grand air !
Notons que Manet dépasse, quant à lui, la seule suggestion de la sensualité en dénudant les deux femmes du si controversé Déjeuner sur l'herbe dont nous vous laissons lire l'étude qu'y consacre le site Histoire par l'image.
Loin de la ville, les jeunes femmes s’adonnent aux plaisirs champêtres, s’émancipant des codes sociaux imposés par la bourgeoisie citadine ; Sylphides éphémères, le temps d’une pause bohème, ces jeunes femmes "en fleurs" laissent éclore leur sensualité.
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