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Dans les coulisses de l’expo Shiota au Grand Palais : une installation magique et acrobatique avec l’École de la maille

Marine Peutat et Léna Lélu, co-directrices de l'Ecole de la Maille de Paris

Une équipe de l’École de la Maille a prêté main-forte à l’artiste Chiharu Shiota pour donner vie à ses installations monumentales de fils enchevêtrés au Grand Palais, visibles encore jusqu'au 19 mars. Entre acrobaties, kilomètres de fil et moments d’émerveillement : voici le making-of !

Un défi monumental

En un temps record de 12 jours, une vingtaine d'étudiants, anciens élèves et professeurs ont assisté l’artiste japonaise Chiharu Shiota dans les espaces du Grand Palais pour l’installation de ses œuvres monumentales In Silence, Uncertain Journey, Accumulation et Small Connecting Memories. Avec créativité, technicité et un soupçon d’audace, l’équipe mobilisée sur le chantier a relevé ce défi haut la main !

Dérouler patiemment des kilomètres de fils pour en faire des pelotes, tendre et enchevêtrer les liens en l’air, les agrafer au mur, ajuster régulièrement les créations qui prenaient forme dans l’espace sous l'œil expert de l’artiste Chiharu Shiota… Tout cela en 12 jours, juchés sur des échafaudages en hauteur : il y a de quoi avoir le vertige !

"C’était un projet challengeant", confient Marine Peutat et Léna Lélu, co-directrices de l'Ecole de la Maille de Paris, tout sourire. Mais l’enthousiasme était de mise : l’opportunité de travailler avec une artiste mondialement reconnue, dans les espaces du Grand Palais tout juste restaurés, a été prise très au sérieux.

Un chantier acrobatique

L’équipe s’accorde pour dire que tisser en l’air n’a rien à voir avec tricoter un pull au coin du feu : "On se passait les pelotes pour dérouler et connecter les fils entre eux, et parfois elles se coinçaient dans les structures déjà tissées !", raconte l’une des étudiantes. C’est là qu’intervenait cet outil aussi méconnu qu’utile, une sorte de baguette surmontée d’un hameçon qui permettait de récupérer les pelotes égarées.

Autre épreuve physique délicate, il a fallu réaliser d’innombrables allers-retours depuis les échafaudages pour valider l’aspect global de l’œuvre, et déplacer régulièrement ces plateformes en veillant à ne pas les mêler aux fils. Ceci de manière à travailler simultanément dans toutes les directions, pour tantôt remplir un espace ou vider un autre. Car s’il y a bien un enjeu essentiel dans cette installation, c’est celui de “créer une matière, une surface tridimensionnelle, qui respecte la vision de l’artiste et s’adapte à l’espace”, souligne Marine Peutat.

Au-delà des défis physiques que le chantier a représenté, moyennant quelques tendinites, c’est la dimension humaine et créative qui a marqué les esprits des participants.

Marine Peutat et Léna Lélu, co-directrices de l'Ecole de la Maille de Paris

 

L'installation en quelques chiffres...

  • 12 jours de travail
  • 20 personnes mobilisées
  • 600 pelotes de fil
  • 4 œuvres monumentales !

Une aventure créative inoubliable

"On a tous mis la main à la pâte", témoigne une étudiante, qui a non seulement agrafé des fils, mais aussi pris part à l’aspect technique et artistique du projet sous la direction de Chiharu Shiota. L’équipe, qui travaillait en musique sur des bandes originales de films particulièrement énergisantes, rapporte que l’expérience était certes physique mais apaisante. “Il faut lâcher prise pour aboutir à tout ça, faire appel à son instinct. C’était proche de la médiation, afin d’être au plus près du geste. C’était très intuitif“ nous confie une autre étudiante.

Pour les étudiants, ce projet a été une immersion totale dans l’univers de l'art contemporain, leur permettant de réinventer leur vision de la maille et de l'art textile. Tant et si bien que les croquis réalisés par les élèves pour leur collection de vêtement de fin d’année, visibles ci-après, sont déjà visuellement très inspirés des installations de Chiharu Shiota au Grand Palais !

Les interactions avec l’artiste, les jeux de lancer de pelotes et la satisfaction collective d’avoir mené ce projet ont marqué l’équipe de façon mémorable. Un souvenir qui, selon Marine Peutat, restera gravé à jamais dans leur parcours. "C’est une fois dans une vie", et ça, tout le monde en convient.

L’École de la Maille n’a pas seulement contribué à l’installation : elle a aussi créé des liens, appris des techniques, et, à sa manière, "tissé" des souvenirs inoubliables !

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