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Le surréalisme

Dali dans une nasse de pêcheur à Cadaques, Brassaï (dit), Halasz Gyula (1899-1984) © Photo RMN - Jean-Gilles Berizzi (C) Estate Brassaï-RMN



Du dadaïsme au surréalisme

A l’origine, le surréalisme est avant tout un mouvement littéraire dont le noyau est constitué dès 1919 autour de la revue Littérature fondée par Breton, Soupault et Aragon.

D’abord intéressé par l’esprit révolutionnaire qui anime Tzara, Breton commence par se rallier au dadaïsme avant de rompre, dès 1923, avec des positions qu’il juge trop négatives : il publie des manifestes anti-Dada tels que Lâchez tout et sabote la soirée « Le Cœur à Barbe » organisée par Tzara. Une fois cette rupture consommée, il réplique en constituant son propre mouvement et publie, en 1924, le fameux Manifeste du surréalisme, dans lequel il se réapproprie le terme qu’Apollinaire inventa en 1917 après avoir vu Parade (ballet expérimental réunissant Diaghilev, Cocteau, Satie et Picasso). Il en donne la définition suivante : « Surréalisme : n. m., automatisme pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre façon, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique et morale ».

Réduire l’intervention de la raison et de la volonté

Ainsi, celui qui deviendra le pape du surréalisme souligne-t-il d’emblée la place fondamentale de l’inconscient et le rejet absolu de la raison. Rassemblés autour de cette doctrine, les artistes qui rejoindront le mouvement sont tous animés par l’esprit de révolte dont la revue La Révolution surréaliste se fait l’écho. Bien qu’ils adoptent des langages très différents (de la peinture au cinéma en passant par la photographie et la sculpture), ces artistes (Ernst, Giacometti, Magritte, Masson, Mirò, Dali, Tanguy, Man Ray, Buñuel, etc….) se reconnaissent tous dans le manifeste fondateur. En quête perpétuelle de cette libération totale du désir appelée par Breton, et afin de réduire l’intervention de la volonté, ils accordent une place privilégiée au hasard et inventent des techniques qui visent à reproduire les mécanismes du rêve : écriture automatique, cadavre exquis, frottage, rayographes, etc….

 
Une grande liberté d’expression, des thématiques communes

Loin de présenter une quelconque parenté plastique, les œuvres issues des divers membres du surréalisme sont le reflet de cette liberté recherchée : paysages oniriques, scènes mystérieuses, associations d’idées en tout genre, assemblages d’objets, etc.… Malgré tout, il se dégage des thématiques communes avec, en particulier, un attachement à l’étrangeté (que l’on préfère inquiétante), un goût pour le repoussant et une fascination pour l’érotique. De manière plus générale, aussi, une esthétique du collage favorise les rapprochements incongrus, tels que les décrit la célèbre phrase de Lautréamont : « Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection ». Ayant perduré plus de quarante ans, le surréalisme exerça une influence considérable sur l’art américain d’après-guerre (automatisme de l’action painting de Jackson Pollock) et, dans les années 1960, sur le Pop Art et le nouveau réalisme (importance de l’objet).






 
 
 

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