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Annibale Carrache (1560-1609)

Le Sacrifice d’Abraham (16e siècle) Annibale Carrache - Paris, musée du Louvre © RMN / Gérard Blot

Né en 1560 à Bologne dans une famille d’artistes, Annibale Carrache, suit une formation auprès de peintres maniéristes bolonais.

Dès 1582, il y fonde, avec son frère Agostino et son cousin Ludovico, l’académie des Acheminés, lieu de rencontres des membres de l’université, du théâtre et de la société artistique. Cette école bolonaise, dont l’objectif est de former des artistes cultivés, contribue à établir une certaine union entre l’histoire et la nature, conduisant à la coexistence du paysage aux côtés de la peinture du "haut genre", la peinture d’histoire.

A Bologne, Carrache cherche à produire une image à la fois pieuse et symbolique, illustration de la Contre-Réforme, donnant une impression de réalité, par des personnages ordinaires débarrassés des artifices, du "maniérisme" de la tradition artistique. Il laisse peu de place à l’idéalisation et valorise une certaine vérité avec des personnages aux anatomies crédibles (Christ mort). Ce nouveau naturalisme a pour premier débouché la peinture de genre (La boucherie) puis s’exprime rapidement dans une nature immédiate et réaliste où le paysage contribue à tisser la trame du tableau, produisant un effet de vraisemblance. Ce seront ses décorations à fresque, d’une inspiration plus baroque (Palais Fava et Palais Fagnani) qui vaudront à Annibale d’être appelé à Rome.

Installé à Rome en 1595, Annibale renforce sa voie entre baroque et classicisme, formée de compositions obliques et de théâtralité de l’action dramatique. Il rentre au service des Farnèse pour lesquels il réalisera les décorations du Camerino et de la Galerie de leur palais romain. Cette dernière est un exemple de décoration où l’antiquité authentique est inscrite dans une architecture feinte (quadratura) ; l’ensemble représentant une sorte de cabinet de peinture où les références aux maîtres sont nombreuses. Le paysage prendra dans ses décorations une place prépondérante.

A la limite du classicisme et du baroque, Annibale Carrache fait ainsi la transition entre deux styles dans une voie opposée au luminisme du Caravage.

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