Trois questions autour de l'expo Venise !

Trois questions autour de l'expo Venise !

4 September 2018
Envie d'en savoir plus sur l'expo Venise qui ouvrira le bal des expos de l'automne 2018 au Grand Palais ? La commissaire de l'expo nous explique tout !

Tout au long du XVIIIe siècle, le mythe de Venise, cité unique par son histoire, son architecture, son mode de vie, sa vitalité festive, se développe peu à peu. La ville est ouverte à tous les plaisirs et sa modernité s’exporte partout en Europe et fonde de nouvelles esthétiques. L’exposition est un hommage à cette page d’histoire artistique de la Serenissima ! 



Catherine Loisel, conservateur général honoraire du patrimoine et commissaire de l'exposition vous explique ce qui vous attend au Grand Palais du 26 septembre 2018 au 21 janvier 2019 ! 

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Venise exerce une fascination particulière. Est-ce la raison pour laquelle une exposition lui est consacrée et que va-ton y voir ?

CL: Il y a eu de nombreuses expositions sur Venise au XVIIIe siècle, mais jamais à Paris. Nous proposons au Grand Palais un panorama des arts de cette période. Je suis partie de l’idée qu’il y avait un domaine peu montré jusqu’à présent, celui de l’influence des artistes vénitiens sur l’art européen.

Dans la première partie, j’essaie d’évoquer une vision d’ensemble de Venise, surtout dans les années 1700-1760, une période où la ville est encore prospère. Ce moment de puissance de la République s’éteint peu à peu. Néanmoins, la cité est encore riche et on vient de toute l’Europe pour ses fêtes brillantes, l’opéra et les concerts.

La deuxième partie montre la diaspora des artistes vénitiens en Europe. Les mécènes étrangers en France, à Londres, en Allemagne et en Autriche sont fascinés par l’art vénitien.

Enfin, la troisième partie est consacrée au «Mythe de Venise». Une pétrification de ce mythe s’opère dans les quarante dernières années du XVIIIe siècle, lorsque la Cité des doges vit sur sa réputation et sur son image plus que sur une véritable expansion économique et politique. 


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Marco Ricci, Une répétition pour un opéra, 1709 © Yale Center for British Art

La musique va avoir une place très importante dans l'expo, pourquoi ?

CL: Le président de Brosses, parlementaire français originaire de Dijon a écrit clairement que la musique est partout !

Il y a des concerts dans les « Ospedali», des orphelinats dans lesquels on recueille les jeunes filles. Elles y reçoivent une éducation musicale complète, à la fois comme instrumentistes et comme chanteuses. A chaque nouvelle fête, il y a de nouvelles pièces musicales : concerto, sonate et oratorio. Cette production n’a aucun équivalent ailleurs, si ce n’est à Naples, mais les conservatoires y sont réservés aux garçons.


L'Entrée du comte de Manchester, ambassadeur d'Angleterre au palais Ducal de Venise
Luca Carlevarijs, L'Entrée du comte de Manchester, ambassadeur d'Angleterre au palais Ducal de Venise, Photo © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot   

Que souhaitez-vous que les visiteurs vivent et retiennent de cet événement ?

CL: Je souhaite que les visiteurs vivent un moment de joie et de plaisir. Un équilibre social, un optimisme et une certaine joie de vivre animent cette Venise du XVIIIe siècle. Le déclin économique gagne la ville avec la fin du siècle, au moment où d’autres capitales connaissent les débuts de l’ère industrielle. Néanmoins, Venise a tenu par la cohésion de ses habitants et par les relations entretenues avec les arts et d’abord avec la musique. La population se reflétait dans l’image donnée par les artistes, comme solution à tout ce qui est négatif dans une société: le dénigrement, le désespoir. C’est donc une belle leçon pour le présent et pour aller vers l’avenir. 

 

Découvrez l'exposition Eblouissante Venise ! Venise, les arts et l'Europe au XVIIIe siècle du 26 septembre 2018 au 21 janvier 2019 au Grand Palais

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