Le grand atelier de Paul Gauguin : la fabrique des symboles

Le grand atelier de Paul Gauguin : la fabrique des symboles

7 December 2017
Entre 1886 et 1889, l’artiste change sans cesse de résidence, de Paris à la Bretagne, de la Martinique à Arles et ses oeuvres acquièrent une grande portée symbolique, découvrez comment !

Même s'il change sans cesse de résidence, la Bretagne lui sert durablement de réservoir de formes : les motifs de la Bretonne penchée, aux bras en croix, ou encore de la ronde sont sans cesse repris, adaptés, métamorphosés. Certains principes de composition se retrouvent également d’une oeuvre à l’autre, du dessin à la céramique, du bois sculpté à la peinture. Gauguin se démarque ainsi de la vision pittoresque de ses prédécesseurs et abandonne progressivement la pratique impressionniste de la peinture en plein air pour réaliser des compositions qu’il qualifie de « synthétiques ». Cette recherche de la synthèse est confortée par l’arrivée d’Émile Bernard à Pont-Aven au mois d’août 1888 : les artistes travaillent côte à côte et la confrontation avec le jeune peintre pousse Gauguin à redoubler d’audace formelle. Simplification de la forme et distance à l’égard du modèle permettent à l’artiste de consommer la rupture avec la nature : « L’art est une abstraction, malheureusement on devient de plus en plus incompris », confie-t-il à Vincent Van Gogh en juillet 1888. C’est au cours de son séjour à Arles en sa compagnie, à l’automne suivant, que se révèlent pleinement ces nouvelles préoccupations esthétiques.
 
En 1891, le critique Albert Aurier définit d’ailleurs le symbolisme en peinture à partir de l’oeuvre de Gauguin : un art idéiste, symboliste, synthétique, subjectif et décoratif. Si l’artiste emploie volontiers les mêmes motifs, leur signification évolue avec le temps. Les études et toiles naturalistes d’enfants nus réalisées à Pont-Aven à partir de l’été 1886 prennent une autre dimension deux ans plus tard. Baigneurs ou baigneuses androgynes trouvent leur déclinaison sur différents supports (pastels, projet d’éventail, céramique) avant de réapparaître en Léda séduite par Jupiter sous l’apparence d’un cygne. Un autre motif récurrent dans l’oeuvre de Gauguin est celui de la femme dans les vagues, esquissé dès 1885 dans le tableau Les Baigneuses. Dans les vagues, elle devient une icône rousse et animale, une femme énigmatique dans son relief Soyez mystérieuses.



 
Paul Gauguin, Dans les vagues (Ondine I), 1889 © The Cleveland Museum of Art
Paul Gauguin, Soyez Mystérieuses, 1890 © Rmn-Grand Palais (musée d'Orsay) / Tony Querrec



 



Retrouvez ces oeuvres dans l'exposition Gauguin l'alchimiste, au Grand Palais jusqu'au 22 janvier 2018

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