Pour une semaine encore, la nef du Grand Palais abrite une étrange cité. Passé les vestiges d’une porte, qui fut sans doute en son temps triomphale, des murs fortifiés encerclent les différents bâtiments d’une ville. Le visiteur est invité à arpenter un musée, un centre scientifique, des chapelles… son cheminement constituant un voyage entre un passé mythique et l’invention de possibles futurs.
Si L’Etrange cité peut évoquer une moderne Atlantide ou la cité du soleil de Tommaso Campanella, Ilya et Emilia Kabakov proposent plus qu’ils n’imposent. Il ne s’agit pas pour eux de bâtir une cité idéale, mais de soumettre des modèles à la réflexion et à l’imagination des visiteurs. Offrir une utopie dont chacun pourrait s’emparer.
Très tôt dans ses premières installations, réalisées dans le secret de son atelier à Moscou à partir de 1983, Ilya Kabakov s’est attaché à évoquer des espaces habitables. D’une seule pièce, peu à peu, ces espaces s’agrandissent : de l’appartement complet (Dix personnages, 1988) à la rue (Sur le toit, 1996) jusqu’à atteindre les dimensions de la ville (C’est ici que nous vivons, 1995). Chacune de ces installations portait en elle le désir de s’évader d’un quotidien vécu comme sclérosant, celui biographique de l’appartement communautaire soviétique d’abord dont certaines témoignent, puis dans une portée de plus en plus universelle.
Si elle prend ici des dimensions phénoménales, la ville se doit de rester à l’échelle du projet. L’utopie – « non-lieu » ou « sans lieu » selon son étymologie – est la projection d’une cité idéale, d’un monde meilleur dont le but n’est pas sa réalisation, mais bien d’amener l’homme à réfléchir sur sa condition. « Nous voulons les inviter à s’arrêter, à regarder. A revenir aussi un peu sur eux-mêmes, à réfléchir à leur vie, à leur existence, au passé, au futur» annoncent ainsi le couple d’artistes aux visiteurs.(1)
La vaste verrière du Grand Palais devient alors un globe de verre qui protège la maquette de nos futurs fantasmés. Elle s’offre comme un Palais des projets pour citer une autre installation des Kabakov : un lieu hors du temps où chacun peut venir imaginer et rêver d’autres cités et les moyens d’y accéder.
(1) Ilya et Emilia Kabakov in Emmanuelle Lequeux et Fabrice Bousteau, « Visite d’atelier. Les Kabakov préparent Monumenta », Beaux-Arts Magazine, n°359, mai 2014.
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