Irving Penn et ses photographies publicitaires : le statut d'artiste avant-tout !
On devine ici l’impact de ses séries expérimentales, telles que les Nus ou les Cigarettes, qui témoignaient d’un goût profond pour le travail artisanal du medium photographique. A travers ce cliché, Penn revendique un statut d’artiste au coeur même de sa production commerciale. Le photographe s’est lancé dans la publicité en 1953 afin de subvenir aux besoins de sa famille, au moment où Vogue commençait à juger son style trop austère. Son talent pour transformer un produit de consommation industriel en une aventure sensorielle – en exaltant la texture d’une préparation culinaire, la rutilance d’une voiture ou les bulles d’un champagne – fera école. Contraint à la répétition de ses formules à succès par les agences, Penn sent néanmoins sa créativité bridée dans ce milieu où la prise de risque n’est jamais encouragée. Dans les années 1970, il réduit son activité à des clients triés sur le volet : Chanel, Revlon, L’Oréal, Clinique ou Calvin Klein.